Après plus de deux ans de vacance présidentielle, le Liban a élu ce jeudi 9 janvier le général Joseph Aoun à la tête de l’État. Ancien chef de l’armée, il prend les rênes d’un pays en proie à une crise économique et politique profonde, marqué par des divisions internes et des tensions régionales. Conscient des défis colossaux, le nouveau président ambitionne de redresser le pays et de restaurer sa souveraineté.
Avant son élection à la présidence, Joseph Aoun a rencontré le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, et le député Ali Hassan Khalil, proche de Nabih Berri. Cet entretien a marqué un tournant décisif dans l’ouverture de sa voie vers la présidence. Cependant, son élection ne dépend pas uniquement du soutien chiite, car il était également considéré comme le candidat favori des États-Unis, des pays occidentaux et de l’Arabie saoudite.
Sur le plan international, Joseph Aoun promet une diplomatie équilibrée en prônant une « neutralité positive » vis-à-vis des conflits régionaux, tout en renforçant les relations avec les pays arabes. En réponse aux critiques adressées au Hezbollah pour ses ingérences dans des conflits étrangers, il s’engage à n’exporter que « le meilleur du Liban » vers ses partenaires du Golfe. Cette position vise à apaiser les tensions et à ouvrir la voie à un rapprochement stratégique.
Enfin, le président voit une opportunité historique de dialoguer avec la Syrie pour résoudre des questions sensibles comme la souveraineté mutuelle et la gestion des réfugiés syriens. En affichant une volonté de coopération rationnelle, il cherche à répondre aux attentes des Libanais tout en affirmant l’indépendance de son pays dans ses relations extérieures.