Depuis le début de l’année 2024, la Police républicaine du Bénin a intensifié ses efforts pour réprimer les infractions au code de la route. Après une première phase lancée en mars, une deuxième phase a débuté fin avril. Ce lundi 18 novembre 2024, une nouvelle opération d’envergure a été lancée sur tout le territoire national, visant à faire respecter les règles essentielles du code de la route, telles que le port du casque, le respect des signaux lumineux, l’usage des pistes cyclables et l’obligation d’assurance et de contrôle technique des véhicules. Cependant, malgré les sanctions mises en place, certains comportements indisciplinés persistent.
Le phénomène des justifications
Malgré les campagnes répressives, les usagers continuent de commettre des infractions, souvent en justifiant leur comportement par des raisons diverses, telles que la pression du temps ou la négligence. Un facteur économique non négligeable entre en jeu : le coût des assurances, des contrôles techniques et des taxes sur les véhicules est parfois perçu comme un fardeau. De plus, bien que des campagnes de répression aient lieu régulièrement, elles sont souvent perçues comme temporaires et ne sont pas accompagnées de mesures éducatives continues. Cette absence d’une véritable politique d’éducation à la sécurité routière, notamment dans les écoles et à travers des programmes de sensibilisation de masse, limite l’impact des sanctions. Les usagers ne prennent pas toujours conscience des risques réels et des conséquences tragiques des comportements irresponsables sur la route.
Les comportements persistants face à la répression : Quelles explications ?
Une autre question centrale demeure : pourquoi les comportements ne changent-ils pas malgré l’intensification des contrôles ? L’une des raisons est que la répression, bien que nécessaire, reste insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’un suivi sur le long terme. Si les policiers poursuivent leurs efforts pour réprimer les infractions, elles sont souvent temporaires et ne garantissent pas une prévention réelle du phénomène. De plus, l’absence d’une surveillance routière continue – notamment via des caméras de sécurité ou des radars automatiques – diminue l’effet dissuasif des contrôles ponctuels.
Analyse et propositions pour un changement de comportement
Afin de changer les comportements sur les routes béninoises, une approche plus intégrée semble nécessaire. Il serait crucial de renforcer l’éducation routière par des programmes de sensibilisation permanents, notamment dans les écoles, à travers les radios locales et sur les réseaux sociaux, afin d’ancrer dès le plus jeune âge la nécessité de respecter le code de la route. Parallèlement, il serait pertinent de faciliter l’accès aux services de contrôle technique et aux assurances. En outre, les autorités doivent veiller à ce que les sanctions soient systématiquement appliquées, tout en mettant en place des dispositifs de surveillance efficaces tels que des caméras de sécurité et des radars automatiques. Enfin, le développement d’alternatives de transport, comme l’amélioration des infrastructures routières (pistes cyclables, voies réservées aux motos) et des transports publics, pourrait réduire la pression sur les routes et encourager des comportements plus responsables.
La répression des infractions routières au Bénin, bien qu’essentielle pour préserver la sécurité, doit être accompagnée d’une réflexion plus large sur les causes profondes des comportements indélicats. En complément des sanctions, une politique durable d’éducation et d’amélioration des conditions de vie des usagers pourrait contribuer à instaurer un changement véritable et durable sur les routes béninoises. Les efforts pour sauver des vies ne doivent pas se limiter aux seules campagnes de répression, mais doivent intégrer des solutions préventives pour assurer une mobilité plus sûre et plus responsable.